Carmen Miranda : la Carioca Superstar ! ⭐

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crédit photo: @TheGuardian

 

D’un petit village portugais aux collines de Beverly Hills, tel est le destin hors du commun de Carmen Miranda, 1ʳᵉ star moderne qu’ait connu le Brésil et qui incarna, aux yeux du monde entier, la voix, le sourire et le déhancher des cariocas.

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crédit photo: CarmenMiranda Facebook

 

Qui est-elle ?

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Carmen Miranda, de son vrai nom Maria Do Carmo Miranda Da Cunha, naît le 9 février 1909 à Marco Conaveses au Portugal. Alors qu’elle n’est encore qu’un bébé, la famille s’envole pour le Brésil où elle grandit à Rio de Janeiro. Après une enfance aux conditions modestes, elle abandonne ses études pour travailler dans une chapellerie (talent qu’elle utilisera ultérieurement avec des couvre-chefs fruités qui deviendront son symbole) où elle chante tout le temps.

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crédit photo:@Moncinémaàmoi

 

Débuts professionnels

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En 1930, Miranda est présentée au compositeur Josué de Barros qui lui fait enregistrer son 1er album. Elle devient une des chanteuses les plus populaires du Brésil et négocie ensuite avec le label RCA Records. Elle signe pour deux ans avec Radio Mayrink Viega devenant la première artiste sous contrat avec une radio, dans l’histoire du Brésil.

Car, même si Carmen Miranda n’a pas de coffre ni de tessiture exceptionnelle, son charme, sa joie et son sens du rythme en font l’interprète idéale de la Samba.

En 1935, elle passe chez Ocean Records. La célébrité de Miranda est liée à la popularité croissante du style totalement brésilien : la Samba. Elle enregistre plus de 300 chansons avec les meilleurs musiciens du Brésil. Sa grâce et sa vitalité lui ont valu immédiatement les qualificatifs de “Cantora do It “ (chanteuse qui en a).

Star de la chanson, elle se retrouve en tête d’affiche de six comédies musicales, notamment “Alô, Alô Brasil” et “Alô, Alô Carnaval “.

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crédit photo:@TheGuardian

 

Carmen Miranda électrise les gens avec son humour et son originalité. Elle dessine ses propres costumes de Bahianaise et les enrichit de fruits exotiques, de lamés et de paillettes, tout en faisant des grimaces en chantant et dansant. Un critique la désigne comme “La plus grande sensation théâtrale de l’année”.

 

Le look Miranda !

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Turbans de fils métalliques dorés ou en tulle noir brodé de sequins, Carmen Miranda se démarque surtout avec ses extravagants “Tutti-Frutti Hat” splendides compositions architecturales kitsch, ornées d’ananas, bananes, fruits tropicaux, grappes de raisin et feuilles exotiques.

 

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crédit photo:@LamusiqueBrésienne

Le style de Carmen, c’est le style du carnaval : jupe longue à volants, blouse courte à manches bouffantes, cascade de colliers et lèvres écarlates : elle devient une source d’inspiration pour les drag-queens défilant dans les rues d’Ipanema.

Ses talons hauts soulèvent ses costumes pailletés et ses bijoux clinquants en strass multicolores en mettent plein la vue. Au point que, en 1944, elle devient même la mascotte de la “United Fruit Company” incarnant la “Chiquita Banana Lady “ !

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crédit photo:@Culturepin-up

Brésilienne jusqu’au bout des ongles, elle ose les costumes de Bahianaise assortis à d’extraordinaire platforms shoes (elle mesure 1,53 m !).

Le grand créateur Salvatore Ferragamo chaussa Carmen Miranda avec génie et audace en créant la chaussure à talons compensé, plate-forme en liège (car en temps de guerre, le cuir se faisait rare) et Carmen popularisa ces chaussures extravagantes comme une marque de fabrique. Aujourd’hui, le style Carmen Miranda est partout. De Gucci à Zara, l’esthétique de la star est contagieux. Une tempête tropicale s’abat sur notre garde-robe !

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crédit photo: @Reddit

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crédit photo:@Vogue brésil

 

Chez l’oncle Sam

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Tellement séduisante et exotique pour le public américain, Miranda s’installe aux États-Unis en 1940 pour ne plus en partir. Elle y est accueillie triomphalement, conquérant Broadway puis Hollywood, où elle rivalise rapidement avec les plus grandes stars américaines.

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crédit photo: @The Telegraph

 

Elle se met à chanter en anglais en forçant parfois son accent. Ses spectacles kitsch mêlent costumes typiques et boléros de rumbas. Lorsqu’elle débarque à New-York, elle connait un succès immédiat et signe un contrat de cinq ans avec la 20th Century-Fox. Elle tourne quatorze films et enregistre plus de trois cents chansons.

Mais si la popularité de Miranda aux States continue d’augmenter, elle perd la faveur de certains Brésiliens. La bonne société lui reproche, à propos de son répertoire, de faire de la “Samba de mauvais goût “ et d’incarner la “bimbo latina”. Mais qu’importe, Miranda reprend de façon ironique le numéro de “The Lady in the Tutti-Frutti Hat” dans le fameux film « Banana Split », où le décor tout entier semble danser la Samba jaillissant de son turban, une plantation de bananes en trois dimensions !

La bombe brésilienne reléguée au statut d’icône de l’exotisme devient la star du Technicolor.

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crédit photo:@Pinterest

 

Elle s’enferme petit à petit dans une caricature de « la femme Latine »  ingénue et sensuelle. Un cliché dans lequel elle ne se retrouve pas. Néanmoins, cela ne l’empêche pas d’atteindre son apogée et de devenir la femme la mieux payée des États-Unis. Son étoile au “Walk of Fame” est au 6230 sur Hollywood Bvd.

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crédit photo: @Pinterest

 

Icône du “Tropicalisme”

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Considérée comme la précurseuse du “ Tropicalisme” : mouvement culturel brésilien des années 60, Carmen Miranda est la 1ʳᵉ vedette Latino-américaine à lancer ce courant sonore, mais aussi à contester le nationalisme. Caetano Veloso et Gilberto Gil officialisent ce mouvement et Chico Barque écrit sa superbe chanson “Sabia” sur l’exil.

Le Tropicalisme s’illustre principalement avec la musique, mais aussi avec les arts visuels, le cinéma, le théâtre ou la littérature. Il cherche à établir un mélange d’avant-garde et de culture de masse dans un contexte politique répressif. La musique Tropicaliste développe un mélange de samba, rock psychédélique, bossas et musiques traditionnelles du nordeste brésilien.

En 1968, année clé de ce mouvement, la révolution musicale brésilienne connaît une rupture rapide avec l’emprisonnement et l’exil temporaire de ces deux principales figures : Caetano Veloso et Gilberto Gil.

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crédit photo: @LaLibre.be

 

Bananas is my business

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En véritable star, sa vie est aussi ponctuée de drames. Épuisée par le show-business, affaiblie par la drogue, brisée par un mariage malheureux, elle meurt d’une crise cardiaque en 1955. Elle avait 46 ans. Son corps est reparti au Brésil et le cortège funèbre est suivi par un demi-million de personnes. Deuil national. Un musée Carmen Miranda a été créé le 5 aout 1976 par le gouverneur de Rio de Janeiro.

Longtemps décriée, son exubérance, son look “Tiki”, son échafaudage sur la tête d’ananas, de plumes et de perroquets, sont devenus un emblème de « Brazilian Bombshell »  !

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crédit photo:@MonCinémaàmoi

 

Le documentaire “Bananas is my business” est un docu-fiction d’Héléna Solberg, sorti en 1995, qui raconte la vie et la carrière de Carmen Miranda, et aborde aussi la question du stéréotype hollywoodien de la femme latine.

Miranda, une femelle au sang chaud et au déhanchement lascif pour certains, mais pour moi, son incroyable charisme en font une véritable icône dont j’avais envie de vous parler : elle incarne la fièvre des tropiques et plus qu’un produit brésilien, elle incarne à elle seule l’Amérique latine.

Malicieuse, juchée sur d’incroyables semelles, cette “Chica Chica Boom Chic”, préfigure “l’Extravaganza” du kitsch absolu. La petite modiste, c’est du style jamais égalé.

 

 

 

Bonus !!

 

 

About Me

Hello, moi c’est Debby alias Blondie. Quinqua décomplexée et fière de l’être ! Diplômée en Master Féminité option Rock & Stilettos. En savoir plus…

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