Célia Cruz, la guarachera de Cuba

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Ay Cubana !

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Avec son sourire ouvert comme un cœur en joie, ses bijoux portés en cascade, ses perruques colorées et ses robes moulantes pailletées, Célia Cruz a gagné le surnom de la Reina de la salsa. Loin d’être une chanteuse au postiche peroxydé, c’est une artiste impériale et courageuse, une Diva qui ne se résigne jamais.

Célia Cruz est une figure féminine importante de la musique cubaine, souvent comparée à Ella Fitzgerald ou Sarah Vaughan. Née Ursula Hilaria Célia Caridad de la Santisima Trinidad Cruz Alfonso … Alias Célia Cruz ! Elle voit le jour le 21 octobre 1925 dans le quartier pauvre de Santo Suarez à la Havane.

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Toute sa vie, Célia fera danser des millions de personnes et deviendra à jamais l’insubmersible Reine de la Salsa. Une légende vivante de la chanson qui sera aussi le symbole de la déchirure cubaine.

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Ses débuts

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Personnage charismatique, débordante d’énergie, c’est dès l’adolescence que l’on remarque ses qualités de chanteuses. Inspirée par sa sœur, elle grandit dans un quartier populaire où ça chante, danse et joue de la musique. Un de ces cousins la pousse à se présenter à un concours de chant organisé par la radio cubaine. Elle le remporte haut la main puis intègre le conservatoire où elle suit des cours de solfège, de chant et piano. Elle commence doucement à entrer dans l’histoire de la musique cubaine en remplaçant Myrta Silva, la chanteuse de la Sonora Matancera.

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crédit photo :@cubanexilequater.com

S’enchaînent ensuite émissions de radio, radios crochets, bals, télévisions. Elle devient rapidement une voix incontournable de la musique cubaine.

 

Afro–Cuban style

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En 1942, c’est avec le maestro Obdulio Morales et son orchestre, que Célia s’imprègne des subtilités de la musique Afro-Cubaine, genre réputé difficile, qui représente la racine de ce que nous nommons la Salsa. Elle enregistre son premier disque avec le cœur de l’orchestre d’Alberto Zayas…Mais, en 1947, elle doit se résoudre à enregistrer des thèmes plus commerciaux, tels que “La Mazucamba et El Cumbanchero” aux tonalités incroyablement puissantes. Deux ans plus tard, elle connait un important tournant dans sa carrière en intégrant la Sonora Matancera. Avec ce groupe, elle tourne dans toute l’Amérique Latine, enregistre de nombreux disques, et contribue grandement au patrimoine culturel de l’ile.

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Elle y rencontre son mari Pedro Knight Carabello , le trompettiste de la Sonora Matancera, avec qui elle restera jusqu’à sa mort.
En 1948, Célia intègre la troupe de danse “Las Muletas de Fuego” et fait partie du spectacle du chorégraphe Roderico Neyra sur la scène du Tropicana.

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En 1960, suite à la révolution cubaine et l’entrée de Fidel Castro au pouvoir, Célia Cruz et la Sonora Matancera profitent d’un tour du monde pour s’exiler aux États-Unis, au grand désespoir de Célia. L’administration de Fidel Castro ne lui pardonnant pas cette “désertion”, elle ne pourra jamais plus retourner dans son Cuba natal. Les artistes considérés comme réactionnaires se trouvent brimés, voire envoyés à couper la canne à sucre.

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Exil aux États-Unis

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Pendant 10 ans, Célia Cruz et sa bande de musiciens font danser toute l’Amérique Latine, mais la prise de pouvoir de Fidel Castro va faire taire la voix de Célia ne se sentant plus une artiste libre. Elle fuit son pays, s’installe un temps au Mexique avant de rejoindre New-York. Et c’est dans « Big Apple » qu’elle démarre sa carrière solo. Solo, mais pas totalement isolée lorsqu’elle rencontre le percussionniste Tito Puente. Avec lui, elle enregistre ses plus beaux titres, notamment une chanson “Bemba Colora” hommage à son pays qu’elle a quitté à regret, et dans lequel elle ne peut plus revenir. “Bemba Colora”, c’est aussi une manière péjorative de désigner les lèvres… Lèvres d’une couleur rouge. La chanson fait référence aussi à un homme que la chanteuse avait pour amant. Finalement, cette “Bemba Colora” c’est un peu la bouche du mensonge.

C’est la grande époque du Spanish Harlem, du Latin jazz, de la Salsa. Tito Puente, Johny Pacheco, Ray Barreto, Willie Colon et l’écurie “La Fania” enflamme New-York.

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Pendant ce temps, à Cuba, Fidel le révolutionnaire l’a amère, car il ne s’est jamais remis du départ de la Diva.

La chanteuse ne reverra jamais ses parents et son ile, à l’exception d’un concert donné à Guantanamo en 1990, sur la base américaine. Là, Célia se penche en plein récital et récupère un peu de terre… Ce souvenir palpable l’accompagnera toute sa vie jusqu’à sa tombe. Sa plus grande douleur sera d’apprendre la mort de sa mère en plein concert sans pouvoir se rendre auprès d’elle.

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Azucar !” Son cri, sa force

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Sucré !” : c’est le cri de guerre né d’une blague qui devient vite un leitmotiv à défaut d’avoir du sens. On surnomme la cubaine “Café con leche” pour désigner son identité ni noire, ni blanche… Et “Azucar! “ c’est une réponse au racisme, une manière de dire au public : “Ne vous laissez jamais définir par personne.”

C’est à cette époque que Célia Cruz prend pour habitude d’entrer en scène en criant « Azucar! ». Un clin d’œil à Cuba et ses plantations de canne à sucre. Un cri de scène qui accompagnait ses tenues flamboyantes et qui est devenue la figure des exilés.

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Salsa picante

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Avec sa voix inflexible, Célia Cruz continura à se produire en live tout au long des années 70 et 80. Elle a enregistré plus de 75 disques, dont 23 en or, et remporté plusieurs Grammys.

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Elle a son étoile sur le Hollywood Walk of Fame. Grâce à Célia, la salsa émerge dans le New-York des années 70, le label Fania Records devient mythique pour les Latinos… Un nouveau courant musical, parfois sulfureux, dans lequel les artistes cubains produisent leur propre “sauce”, apportant un souffle nouveau à ces musiques caribéennes.

Célia Cruz était bien plus qu’une chanteuse hilare aux chignons roulés, c’était une sorte de Tina Turner pleine d’humour et d’énergie défiant le temps.

La “Cubana negra” ne connaitra pas la retraite, seule la maladie l’arrêtera. Elle meurt le 16 juillet 2003 à cause d’une complication suite à une chirurgie du cerveau. Célia Cruz a été honorée dans une chapelle ardente à la tour de la Liberté à Miami, symbole pour des milliers d’exilés cubains.

La vida es un Carnaval, une cumbia telle une célébration qui encourage chacun d’entre nous à profiter de chaque moment et qui explose la vie : c’est ainsi, et dès que j’entends ce morceau, irrésistiblement, c’est mon meilleur antidote.

Vamos a bailar Amigos ! Siempre Viviré !

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About Me

Hello, moi c’est Debby alias Blondie. Quinqua décomplexée et fière de l’être ! Diplômée en Master Féminité option Rock & Stilettos. En savoir plus…

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