Les Strates
Pénéloppe Bagieu


Cette fois ci, Pénélope, nous ramène à son adolescence et signe un 1er livre autobiographique de souvenirs d’enfance, se met à nu, et nous livre des Strates de sa jeune vie parfois douloureuse, de bulles en bulles avec ses hauts et ses bas, ses émois et ses traumatismes secrets en noir et blanc.
Pénélope Bagieu, c’est mon autrice de BD préférée. Je suis totalement fan aussi bien de ses BD que de la femme talentueuse et féministe qu’elle représente à mes yeux.
Le succés des «Culottées » largement récompensé, m’a donné envie de poursuivre mes lectures jusqu’à ce dernier album dont la 1ere édition était sous format «agenda Moleskine » , épuisé à ce jour me semble t-il, mais disponible en version cartonnée.
Pénélope et les chats : c’est une grande passion amoureuse !
Sur Instagram, elle a même crée un compte à l’effigie de son chat « Raspattoune ! »
Et c’est avec l’histoire de « Fumée » que débute les Strates . Une adorable chatte avec laquelle elle devient inséparable. Elles grandissent ensemble et découvrent toutes les difficultés du quotidien ; l’animal sevré trop tôt, qui sent mauvais, l’opération douloureuse, jusqu’au dernier rendez vous avec la vétérinaire, sans appel…


L’histoire « des médailles » décernées au ski : ça me rappelle tellement la mienne !
Classe de neige contraignante et fade qui m’a laissé un goût amer pour le ski.
Pour Pénélope, on comprends, suite à cette histoire de récompense à quel point ce sport est un challenge raté et décourageant… Que « l’effet Nounours »permet de se sentir « spéciale »et laisse croire à une récompense suprême … jusqu’à la cruelle désillusion !

Comme un mille-feuille, les autres histoires des Strates, racontent des souvenirs marquants : celle du 1er amour ou celle d’un rapport non consenti que l’on n’ose même pas en parler à sa meilleure amie, la confrontation du deuil avec tant de sincérité et de vérité … des histoires intimes douces amères, puis finalement lorsqu’on arrive à bout de cette BD , se sentir comprise et soulagée de ses malaises spacios temporels , qui forgent en nous l’adulte que nous devenons.

Dans ces planches en noir et blanc, Pénélope ébauche nostalgiquement et avec beaucoup d’autodérision, les échos qui jalonnent sa vie et quelle belle réussite.
Drôle et touchante, sincère et triste, on adhère à ce journal intime qui construit toute une vie jusqu’au moment ou l’on peut cicatriser et anesthésier nos traumatismes.
Je l’ai lu d’un seul coup, totalement captivée, passant du rire aux larmes.
Merci Pénélope Bagieu
Les Strates éditions Gallimard
