Mary Quant, l’iconique Chelsea girl

étoiles H2

 

La styliste qui a fait swinguer Londres dans les sixties s’est éteinte ce jeudi 13 avril à l’âge de 93 ans. Cette créatrice hors norme qui a libéré le corps des femmes, incarne la prise de pouvoir de la rue sur la mode.
Celle qui a révolutionné le vestiaire féminin grâce à la minijupe valait bien un hommage dans mes chroniques !

Ni Courrèges ni moi avons eu l’idée de la minijupe ; c’est la rue qui l’a inventée ”
Mary Quant

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crédit photo:@pinterest

 

Swinging London

étoiles H3

 

Londres, années 60. La capitale est en pleine effervescence, vibrante de créativité, d’énergie et d’une jeunesse qui veut changer les choses. C’est dans ce contexte que la jeune styliste Mary Quant développe son approche novatrice. Autour d’elle, les jeunes se déhanchent au rythme des chansons des Beatles et toutes les filles copient le style de Twiggy, le mannequin phare de l’époque.
Ce swinging sixties est souvent représenté par des enfants de prolos ou de la middle class qui donnèrent naissance à ce mouvement détonnant. On inventa à Londres un nouveau style de vie. Si Paris se présente comme la capitale de l’intellectualisme et des révolutions, Londres est selon moi la capitale de l’excentricité !

 

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crédit photo:@pinterest

 

Vintage avant–l’heure

étoiles H3

 

Mary Quant étudie l’art et l’illustration au Goldsmiths Collège où elle rencontre aussi son futur mari et associé : Alexander Phunket Greene dont le style vestimentaire excentrique l’attire immédiatement. Ils décident d’ouvrir ensemble leur première boutique sur King’s Road dans le quartier de Chelsea, nommée “BAZAAR” en septembre 1955. Une sorte de concept store original où l’on découvre, au rez-de-chaussée, un mélange électrique de vêtements, d’accessoires, d’objets et des créations d’artistes en herbe. Au sous-sol, on peut manger un bout, tout en écoutant des musiciens de jazz. Le lieu devient vite populaire, fréquenté par la scène Londonienne en quête de nouveautés : Les Beatles, Les Stones, mais aussi Brigitte Bardot où Audrey Hepburn. De Carnaby Street à Soho, de King’s Road à Chelsea, Mary Quant s’est trouvée toujours au bon endroit au bon moment, collant totalement à ce vent de liberté et de Pop culture dans la frénésie de l’innovation.

 

 

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crédit photo:@Admagazine.fr

 

Stylée

étoiles H3

 

Mary Quant c’est avant tout un look : coupe au bol ultra-pratique à coiffer signée par le coiffeur star : Vidal Sassoon et des yeux surlignés de khôl. Avec ses créations gaies et faciles à porter, elle se démarque et représente une nouvelle féminité. Un style très reconnaissable qui colle parfaitement à la pop culture.

Le look ne se résume pas aux vêtements que vous portez. C’est la façon dont vous vous maquillez, dont vous vous coiffez, le type de bas que vous choisissez, la façon dont vous marchez et tenez debout. Je veux que les filles bougent, sautent, soient vivantes.”

 

 

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crédit photo:@vanityfair.fr

 

 

Mary Quant sait ce qu’elle veut. Elle élabore des vêtements adaptés aux femmes libres, en accord avec leur temps et le début de la révolution sexuelle. Parmi ses premières pièces, on trouve des robes droites toutes simples aux motifs géométriques comme sa « Pinaflore » : une robe tablier qui tombe juste au-dessus du genou. Et puis, la jupe se raccourcit progressivement… à la demande croissante des jeunes filles pour des habits plus confortables et plus courts pour aller danser, bouger librement, ou courir après le bus…Elle crée alors la minijupe qui devient le symbole de la libération des femmes. C’est une révolution dans le vestiaire féminin, un parfum de scandale qui accompagne l’arrivée de la pilule contraceptive et l’émergence de la Pop culture.
Dans son autobiographie “Quant by Quant” publié en 1966, la créatrice faisait déjà scandale :

“Des gentlemans citadins en chapeau melon tapaient sur notre vitrine avec un parapluie en criant :“Immoral ! Dégoutant !” à la vue de nos minijupes et collants … Mais nos clients ont afflué en masse.”

 

 

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crédit photo:@gala.fr

 

Mini, mini, mini

étoiles H3

 

Mini, mini, mini, tout est mini dans notre vie ! À commencer par un autre symbole du swinging London : la Mini Morris ! La minijupe est idéale pour grimper dans sa Mini Cooper !
Pour l’anecdote, Mary Quant a même dessiné l’intérieur d’une nouvelle Mini pour une édition spéciale en 1988 et les sièges, ainsi que le volant, portaient sa signature.

 

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crédit photo:@20minutes.fr

 

Minimaliste aussi, le logo choisit par Mary Quant pour qu’il soit ultra-reconnaissable. Quoi de mieux qu’une fleur ? Daisy, une marguerite stylisée. Une identité visuelle claire et facilement repérable.
Elle crée aussi des chapeaux, des imperméables en plastiques rigolos, des minirobes irrésistibles ou une ligne de collants de toutes les couleurs…

Le style Mary Quant a eu un impact considérable sur la culture populaire britannique de l’époque, incarnée notamment par Twiggy et Jean Shrimpton.
Même si la minijupe a fait l’objet de nombreuses querelles avec Courrèges, c’est elle qui l’a popularisée.

 

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crédit photo:@theguardian.fr

 

Daisy Doll & Marguerites

étoiles H3

 

En 1973, le succès se poursuivant, la poupée Daisy s’invite sur tous les étals du Royaume Unis. Mary Quant concurrence Barbie et dessine la garde-robe de la poupée la mieux habillée au monde ! Quel coup de génie !

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crédit photo:@slade.fr

 

Qui dit look en couleur, dit maquillage ! Mary Quant lance aussi une ligne de maquillage aux couleurs audacieuses dans les palettes de fars à paupières, ainsi que la pièce phare : le mascara waterproof. Le fameux logo « marguerite » apparait sur les cosmétiques. Avec l’ascension de la publicité, sa marguerite devient facilement reconnaissable et iconique.

Dans les années 2000, elle se retire du monde de la mode et le label “Quant” est alors racheté par un groupe japonais.

En France, Laurent Voulzy lui a dédié une chanson intitulée Mary Quant. Le titre raconte comment le chanteur a été inspiré par ses muses, dont la styliste. Extrait :

Elle a coupé les jupes des filles les plus sages. Ses robes pop toutes courtes ont fait trembler la terre. Ma vie a chaviré à cause d’une couturière.”

En 2019, le “Victoria and Albert Museum” lui consacre une grande exposition réunissant plus de 200 pièces.
Mary Quant, l’égérie coupe au bol, un brin provocatrice, aura marqué toute une époque. Son style laissera la place au « flower power » hippie et autres imprimés « liberty », mais il reste intemporel. Plus que tout, Mary Quant a largement œuvré pour que toutes les femmes puissent s’habiller librement. Respect et longue vie à la minijupe.

 

 

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crédit photo:@lepoint.fr

 

 

About Me

Hello, moi c’est Debby alias Blondie. Quinqua décomplexée et fière de l’être ! Diplômée en Master Féminité option Rock & Stilettos. En savoir plus…

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