« On the verge »
Une série « de » et « avec » Julie Delpy
Quadras solaires
J’adore Julie Delpy. C’est une cinéaste libre, indépendante, audacieuse, culottée et drôle.
Elle ne s’inscrit dans aucunes cases.
J’aime “On the Verge” car j’y retrouve ce qui a fait le succès de “2 Days in Paris”.
Voilà bientôt 30 ans que Julie Delpy trace sa route de façon singulière dans le paysage cinématographique de l’autre côté de l’Atlantique, en artisane du cinéma.
De la finesse, de la poésie et de l’absurde dans cette nouvelle histoire de quadragénaires qui sont toutes sur le point de craquer.
La série se passe à Los Angeles juste avant la pandémie, et raconte les déboires de quatre amies quadragénaires.
“On the Verge” est une comédie de mœurs sur quatre héroïnes qui ont fait des choix différents, et se retrouvent à un moment charnière de leur vie. Elle dissèque avec drôlerie et subtilité le grand vertige des femmes qui abordent la cinquantaine.
Femmes au bord de la crise de nerfs
Julie Delpy joue le rôle de Justine, une cheffe d’un restaurant chic à Los Angeles, période pré-covid. C’est elle qui fait “bouillir la marmite” pour son fils et son mari. Elle bosse comme une folle dans ce milieu d’homme et tente d’exprimer son mal-être au travers de l’écriture, tout en gérant son restaurant, ses soucis, sa vie de couple.
Elle est mariée à Martin (Mathieu Demy) architecte sans emploi et a un fils, Albert, acculturé malgré des parents Français, à un condensé de névroses américaines légères et drôles. Ses copines du quartier lui permettent une bouffée d’oxygène dans ce “Venice Boho”. Toutes un peu paumées, elles jonglent entre les crises, qu’elles soient financières, familiales, professionnelles, existentielles, bref, un joyeux bordel !
Anne (Elisabeth Shue) est une créatrice de vêtements totalement débordée, qui vit une crise de couple avec un homme qui ne l’aime plus. Elle accepte de plus en plus mal de dépendre “du fric” de sa mère, et est un peu trop portée sur la fumette…
Ella (Alexia Landeau), mère de trois enfants nés de trois pères différents est désorganisée, fauchée et exploite son malheur dans des vidéos YouTube… Elle enchaine les mauvais plans et galère comme pas possible…
Enfin, Yasmin (Sarah Jones) Américaine d’origine Iranienne est une brillante universitaire (dont le congé maternité a duré 12 ans) qui se questionne sur son rôle de mère qui a mis sa carrière en pause, tout en regrettant presque le temps où elle bossait pour les renseignements. Pour ne rien arranger, Yasmin vit une crise d’identité en tant qu’Afro-Américaine…
Au fil des épisodes se développe une tonalité moderne et intrigue attachante qui capte un sentiment d’inquiétude vis-à-vis de la pandémie qui approche.
Avec ces femmes au bord d’une nouvelle vie et derrière les atouts de la comédie légère (ainsi que les rapports franco-américains décrits avec humour et décalage) Julie Delpy nous fait une chronique jubilatoire et rock’n’roll de ces Californiennes en pleine “midlife crisis”.
12 épisodes diffusés sur Canal+ et Netflix en intégralité. Saison 1.
Je les aime ces Quadras pas sages ! Célébrons les femmes épanouies ! Je suis fan et vous ?