Vive le Silver Power !
“Mes cheveux blancs m’ont fait entrer dans la lumière”
Sophie Fontanel
Qu’elles soient actrices, femmes d’affaire, journalistes de mode, écrivaines, chanteuses, influenceuses, sans oublier ma voisine ou ma meilleure amie…Certaines femmes décident d’assumer avec élégance le temps qui passe. Ces fortes personnalités portent fièrement leur crinière blanche, quitte à en faire leur signature .
Alors que tous les regards sont posés sur elles, ces personnalités féminines nous prouvent que les cheveux blancs peuvent être un atout beauté pour séduire.
La crinière blanche n’est plus du tout “mémérisante” … Bien au contraire !
“Going Gray”
Se réveiller un matin, devant le miroir et constater qu’un cheveu blanc a élu domicile sur sa tête, tel est le quotidien de nombreuses femmes. Souvent associé au vieillissement, on en arrache un, puis deux, puis trois, jusqu’à ce que la réalité nous rattrape : un beau jour, il y en a beaucoup trop ! On peut alors décider de résister à l’envie compulsive de tirer dessus et leur laisser vivre leur vie. Reste à assumer ça.
C’est justement la journaliste Sophie Fontanel qui raconte dans son livre “ Une Apparition” aux éditions Robert Laffont, cette transformation appelé le “Going Gray” (en anglais grisonner).
A l’adolescence, une mèche blanche lui pousse. On lui conseille de la teindre, lui assurant que ce geste va la rajeunir de dix ans. Des années plus tard, Sophie Fontanel “ne peut plus se voir en teinture” et “l’apparition” d’une femme aux long cheveux blancs à la terrasse d’un café à Saint Tropez va provoquer chez elle le déclic pour se laisser blanchir. Dans ce récit, l’auteure dévoile sa longue métamorphose capillaire, la pression sociale qu’elle ressent en tant que femme travaillant dans le milieu de la mode et les réactions de ses proches…
White is beautiful
Aujourd’hui de plus en plus de femmes assument le poivre et sel et renoncent à leur coloration. Parmi ces personnalités, on compte Lio, Françoise Hardy, Tatiana de Rosnay, Sophie Fontanel, Caroline Ida Ours, Sarah Jessica Parker, Helen Mirren, Emmylou Harris, Mona Chollet, Jane Fonda, Sharon Stone, Andie MacDowell et encore tant d’autres…Une nouvelle ère rafraîchissante : il suffit de voir ces larges sourires pour s’en convaincre.
Une de mes amies a eu les cheveux blancs dès ses 27 ans. Toute sa crinière en était parsemée. Elle en a eu assez des colorations et de la pression pour faire des retouches chez son coiffeur toutes les trois semaines. De surcroît, son cuir chevelu était devenu très réactif. Elle a dit stop en quelques mois, et a assumé totalement sa décision d’arrêter les colorations abrasives.
La transition demande du temps, donc un certain lâcher-prise. Mais mon amie s’est senti tellement libérée de cet esclavage capillaire : une transformation ! Un style assumé qui demande une certaine audace, une nouvelle coupe mais un choix volontaire qui dézingue les tabous.
La pandémie : retour vers le naturel
Il est vrai que durant la pandémie du Covid 19, avec le confinement et ses restrictions sanitaires, de plus en plus de femmes ont opté pour ce changement capillaire. Retour vers un look naturel pour se sentir libres et belles, bien dans ses baskets et pour supporter le temps qui passe sans se sentir vieille. S’accepter, oublier les standards de beauté, et, comme le bon vin, se bonifier avec l’âge. What’s else ? Georges Clooney est tellement hype ! “Ce beau renard argenté” a tout de suite assumé ses cheveux grisonnants et a même décidé d’en faire une marque de fabrique. Une des plus belles réussites capillaires, le summum du sex appeal ! Symbole de maturité et de virilité et qui rassure : la preuve, il a été élu l’acteur le plus sexy de la planète ! Vincent Cassel et Richard Gere n’en sont pas en reste, j’en reprendrais volontiers !
Donc, Mesdames, sachez que vous êtes de plus en plus nombreuses à renoncer aux colorations pour des raisons économiques, écologiques ou de santé. Il est plus facile d’accepter ses cheveux blancs ou ses rides à partir du moment où l’on réalise que l’on peut toujours être belle, rayonner, sans se soucier de l’âge et des apparences. Même si la phase de l’entre-deux est un peu compliquée à vivre, il ne faut pas craindre le regard des autres, ou celui de son mari notamment. Avoir des cheveux blancs fait partie de notre identité… Peut-être aussi un signe extérieur de sagesse. Pour certaines, cela peut-être un acte provocateur et fièrement affirmé. Se sentir puissante comme le confiait Andie MacDowell au Glamour US en 2021 :
“Je vais être de plus en plus puissante si j’embrasse qui je suis en ce moment. Il est temps. Je vais bientôt avoir 65 ans. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais jamais.”
Un conseil avisé que l’on devrait commencer à appliquer pour s’affranchir de cette énième injonction.
La revanche des “Blandes”
La chroniqueuse-journaliste Sophie Fontanel dont j’ai parlé en entête, a crée ce mot “Blande” pour prouver qu’une femme aux cheveux blancs ou grisonnante est une femme réinventée. Aujourd’hui, sur les podiums des fashion Week, le “Silver Hair” s’affirme comme une forte tendance. Kristen Steward, Rihanna ou Lady Gaga, optent pour des gris clairs patinés ultra rock.
Le “Silver Hair” est repéré dans les défilés de Chanel, Gucci ou Jean Paul Gaultier. Sans complexes, les influenceuses Caroline Ida Ours, Nicole Tonnelle, Raquel Sureda Camps, qui sont très suivies sur les réseaux sociaux, luttent contre l’invisibilité des sexagénaires. L’acceptation des cheveux blancs, le passage à la ménopause, le body positive, l’âge, sont des posts inspirants et assumés. Encore une fois un acte de liberté. Gloire aux “Blandes” !
Sophie Fontanel relate une métamorphose aussi visible qu’intérieure, une renaissance. La fin d’une tyrannie de la teinture.
“ Oui, parce que les cheveux blancs, c’est l’arrêt du mensonge. C’est une quête de vérité dans tous les aspects de la vie. C’est une nudité qui oblige à être soi, sans tricher”.
Vive les “Blandes” : c’est un phénomène planétaire ! Le “Going Grey” se repends sans modération autour du monde. Georgette Clooney cette vieille peau, n’a qu’à bien se tenir !
Lâchez nous les cheveux !
Vous l’aurez compris les filles, le cheveu blanc a désormais le vent en poupe, et assumer ses mèches grises n’a jamais été aussi facile : Grey is the new black.
White is beautiful : pour un homme, cela donne du charme… Mais pour une femme, on dit de suite que ça vieillit … Balivernes, fini les préjugés ! Blanchir peu à peu apporte de la douceur et de la luminosité. Pourquoi pas un capital érotique ? Séduire de la même façon qu’un homme.
Si la calvitie de ces Messieurs est camouflée en portant des casquettes, nous les femmes, avons pour contre-offensive le pouvoir de plaire sans complexe.
Qu’on les chérisse ou qu’on les haïsse, qu’ils soient moqués ou admirés, les cheveux contribuent à faire de nous ce que nous sommes. Contre les diktats de beauté imposés, le “Hair positive” bouscule les règles.
Loin d’être “Elsa la Reine des neiges”, on fait bouger les choses, en diffusant des représentations de femmes “normales” et en dédramatisant. Une belle affirmation et le signe d’une vraie maturité en accord avec soi-même. Et pourquoi pas une nouvelle tendance féministe , n’est pas Jane ?
Ras la frange, liberté en tête !